Le changement climatique impose des solutions radicales pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Parmi ces technologies innovantes, le **captage et stockage du CO2** émerge comme un outil clé : il s’agit de retenir le dioxyde de carbone à sa source, comme dans les centrales industrielles, pour l’empêcher de se libérer dans l’atmosphère, puis de le confiner de manière sûre dans des formations souterraines.
En redéfinissant notre manière de gérer le carbone, cette approche se positionne comme une alliée stratégique dans la lutte pour une planète plus durable, tout en répondant aux exigences croissantes de réduction des émissions.
Définition technique et fonctionnement général du captage et stockage du CO2
Le captage et stockage du CO2 représente une chaîne technologique complexe visant à empêcher les émissions massives de dioxyde de carbone d’atteindre l’atmosphère. Cette approche s’articule autour de trois étapes fondamentales : le captage, le transport et le stockage géologique.
Les sources d’émissions ciblées
Cette technologie cible principalement les émissions industrielles concentrées, notamment celles issues :
• Des centrales électriques thermiques (charbon, gaz naturel)
• Des cimenteries, représentant 8 % des émissions mondiales de CO2
• Des aciéries et industries métallurgiques
• Des usines pétrochimiques et raffineries
• Des industries chimiques lourdes
Le processus de captage
Le captage consiste à isoler le CO2 des autres gaz émis lors des processus industriels. Selon l’solutions bas carbone choisie, on peut capter jusqu’à 90 % du CO2 émis. Les principales technologies de capture incluent :
• La postcombustion : extraction du CO2 des fumées après combustion
• La précombustion : séparation du CO2 avant la combustion
• L’oxycombustion : combustion avec de l’oxygène pur pour obtenir des fumées très concentrées en CO2
Le transport du CO2
Une fois capté, le CO2 est compressé puis acheminé vers son lieu de stockage. Le transport s’effectue principalement par :
• Pipeline : solution privilégiée pour les grands volumes sur terre
• Navire : option pertinente pour le transport maritime
• Camion : utilisé pour les petits volumes sur courtes distances
Le stockage géologique permanent
L’ingénierie des écosystèmes intervient dans la sélection et la gestion des sites de stockage. Le CO2 est injecté dans :
• Les aquifères salins profonds (capacité estimée : 10 000 Gt)
• Les gisements d’hydrocarbures épuisés (capacité : 900 Gt)
• Les veines de charbon inexploitables (capacité : 200 Gt)
Le stockage s’effectue à plus de 800 mètres de profondeur, où la pression et la température maintiennent le CO2 à l’état supercritique, optimisant ainsi la capacité de stockage.
Applications sectorielles prioritaires
Les secteurs où le captage et stockage du CO2 présente le plus fort potentiel sont :
• La production d’électricité à partir d’énergies fossiles
• La production de ciment et d’acier
• Les industries chimiques et pétrochimiques
• La production d’hydrogène bas-carbone
Selon l’Agence Internationale de l’Énergie, ces technologies devront capter environ 7,6 gigatonnes de CO2 par an d’ici 2050 pour atteindre les objectifs climatiques, contre environ 40 millions de tonnes actuellement.
Cette solution technique s’intègre dans une stratégie plus large de captage et stockage du CO2 visant la neutralité carbone, en complémentarité avec d’autres mesures de réduction des émissions.
Techniques de captage du CO2 : Innovations et applications
Capture postcombustion : une technologie éprouvée
La capture postcombustion représente actuellement la méthode la plus mature et déployée de captage et stockage du CO2. Cette technique intervient après la combustion des combustibles fossiles, en traitant directement les gaz d’échappement. Le processus utilise des solvants chimiques, principalement des amines, pour absorber sélectivement le CO2 des fumées.
Les principaux avantages de cette méthode incluent :
• Un taux de capture pouvant atteindre 90 % du CO2 émis
• Une adaptation possible aux installations existantes
• Une technologie éprouvée avec plus de 20 projets actifs dans le monde
Le projet Boundary Dam au Canada illustre l’efficacité de cette approche, avec une capacité de capture de 1 million de tonnes de CO2 par an. Les solutions bas carbone basées sur la postcombustion nécessitent cependant une consommation énergétique significative pour la régénération des solvants.
Capture en précombustion : optimiser le processus en amont
La précombustion transforme le combustible en un mélange d’hydrogène et de CO2 avant la combustion. Cette technique s’applique particulièrement aux centrales à cycle combiné :
• Gazéification du combustible (charbon ou biomasse)
• Production d’un gaz de synthèse (CO + H2)
• Conversion du CO en CO2 par réaction avec l’eau
• Séparation du CO2 et de l’hydrogène
Cette méthode permet d’obtenir des concentrations élevées de CO2 (35-45 %), facilitant sa capture. Le projet Great Plains Synfuels aux États-Unis démontre la viabilité de cette approche avec 3 millions de tonnes de CO2 capturées annuellement.
Capture par oxycombustion : maximiser la pureté du CO2
L’oxycombustion utilise de l’oxygène pur au lieu de l’air pour la combustion, produisant des fumées composées principalement de CO2 et de vapeur d’eau. Les avantages sont significatifs :
• Concentration en CO2 des fumées supérieure à 90 %
• Séparation simplifiée du CO2
• Réduction du volume des gaz à traiter
La centrale de Callide en Australie a démontré la faisabilité technique de cette approche. L’investissement initial reste cependant élevé en raison du coût de production de l’oxygène pur.
Méthodes innovantes en développement
De nouvelles approches émergent pour optimiser la capture du carbone :
• Membranes de séparation : des polymères spéciaux permettant de filtrer sélectivement le CO2
• Biocapture par micro-algues : utilisation d’organismes photosynthétiques pour absorber le CO2
• Adsorbants solides : matériaux poreux captant le CO2 à leur surface
• Cryogénie : séparation du CO2 par refroidissement et condensation
Des projets pilotes, comme celui de l’université de Twente aux Pays-Bas, explorent ces technologies prometteuses pour réduire les coûts énergétiques de la capture. Ces innovations s’inscrivent dans une démarche d’ingénierie des écosystèmes visant à optimiser l’efficacité énergétique des processus.
Technique de capture | Taux de capture | Coût par tonne de CO2 | Maturité technologique |
---|---|---|---|
Postcombustion | 85-90% | 40-80€ | Commerciale |
Précombustion | 85-95% | 30-70€ | Démonstration |
Oxycombustion | 95-99% | 50-90€ | Démonstration |
Méthodes innovantes | 70-90% | 20-60€ (estimé) | Recherche et développement |
Processus de stockage du CO2 : Une gestion durable des émissions
La compression : étape critique du transport
Le captage et stockage du CO2 nécessite une phase de compression essentielle pour optimiser le transport. Le CO2 capté est comprimé à des pressions supérieures à 100 bars pour atteindre un état supercritique, réduisant ainsi son volume de 500 fois. Cette étape représente environ 25 % du coût énergétique total du processus.
Les installations de compression comprennent :
• Des compresseurs multi-étages avec refroidissement intermédiaire
• Des systèmes de déshydratation pour éliminer l’humidité résiduelle
• Des équipements de purification pour atteindre les spécifications de transport
Infrastructures de transport : un réseau en développement
Le transport du CO2 s’effectue principalement par trois moyens, chacun adapté à des contextes spécifiques :
Les pipelines représentent la solution privilégiée pour les volumes importants :
• Capacité : 10 à 20 millions de tonnes par an
• Pression : maintenue entre 100 et 150 bars
• Coût : 2-4€ par tonne de CO2 par 100 km
• Plus de 6500 km de pipelines déjà opérationnels dans le monde
Le transport maritime offre une alternative flexible :
• Navires spécialisés de 20 000 à 50 000 m³
• CO2 maintenu liquide à -50°C et 7 bars
• Adapté aux distances supérieures à 1500 km
• Coût : 15-25€ par tonne transportée
Sites de stockage géologique : critères de sélection
Les solutions bas carbone incluent trois types principaux de stockage géologique :
Les aquifères salins profonds :
• Capacité mondiale estimée : 10 000 gigatonnes
• Profondeur : 800-3000 mètres
• Porosité moyenne : 10-30 %
• Taux de piégeage : 95-99 % après 1000 ans
Les gisements d’hydrocarbures déplétés :
• Capacité : 900 gigatonnes
• Avantage : géologie bien documentée
• Infrastructure existante réutilisable
• Bonus : récupération assistée du pétrole possible
Type de stockage | Capacité mondiale (Gt) | Profondeur moyenne (m) | Coût (€/tonne) |
---|---|---|---|
Aquifères salins | 10 000 | 1500-2500 | 10-20 |
Gisements déplétés | 900 | 1000-3000 | 5-15 |
Veines de charbon | 200 | 500-1500 | 15-25 |
Sécurité et surveillance du stockage
La gestion sécurisée du stockage nécessite :
• Une caractérisation géologique approfondie
• Des modélisations du comportement du CO2
• Un monitoring continu par capteurs sismiques
• Des puits d’observation pour surveiller la migration
Selon l’IPCC, le taux de rétention dans des sites bien sélectionnés et gérés atteint :
• 99 % sur 100 ans
• 97 % sur 1000 ans
La technologie de surveillance inclut :
• Imagerie sismique 4D
• Mesures géochimiques
• Surveillance des déformations de surface
• Détection des fuites par spectroscopie
Les coûts de surveillance représentent environ 0,1-0,3€ par tonne de CO2 stockée annuellement. La certification des sites de stockage suit des normes internationales strictes, notamment la norme ISO 27914:2017 spécifique au stockage géologique du CO2.
Importance stratégique du captage et stockage du CO2 pour la décarbonisation
Le captage et stockage du CO2 s’impose comme une technologie incontournable pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux. Selon l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), cette solution pourrait contribuer à hauteur de 15 % des réductions d’émissions nécessaires d’ici 2050 pour limiter le réchauffement à 1,5°C.
Contribution quantifiée à la neutralité carbone
Les projections de l’AIE démontrent l’ampleur du déploiement nécessaire :
• 5,6 gigatonnes de CO2 devront être captées annuellement d’ici 2040
• 7,6 gigatonnes par an seront requises à l’horizon 2050
• Plus de 2 000 installations de capture devront être opérationnelles d’ici 2040
Cette technologie représente un investissement estimé à 1 000 milliards de dollars d’ici 2050, mais permettrait d’économiser 20 % des coûts totaux de décarbonation.
Secteurs industriels prioritaires
L’impact du CCS varie selon les secteurs :
• Industries lourdes : potentiel de réduction de 45 % des émissions
• Production d’électricité : jusqu’à 32 % des émissions évitées
• Production d’hydrogène bleu : réduction de 95 % des émissions
• Cimenteries : potentiel d’abattement de 90 % des émissions
Analyse des bénéfices socio-économiques
Le déploiement massif du CCS générerait des retombées significatives :
• Création de 350 000 emplois directs d’ici 2030
• Préservation de 3 millions d’emplois dans l’industrie lourde
• Développement d’une filière industrielle d’excellence
• Valorisation des infrastructures existantes
Intégration dans les stratégies nationales
Les politiques publiques s’adaptent pour soutenir cette technologie :
• Union Européenne : inclusion dans la taxonomie verte
• États-Unis : crédits d’impôt de 85$/tonne via l’Inflation Reduction Act
• Royaume-Uni : objectif de 20-30 Mt/an de capacité en 2030
• Norvège : investissement de 1,7 milliard € dans le projet Northern Lights
Région | Objectif 2030 (Mt/an) | Investissement prévu (Mrd €) | Emplois créés |
---|---|---|---|
Europe | 300 | 40 | 150 000 |
Amérique du Nord | 400 | 50 | 120 000 |
Asie-Pacifique | 350 | 45 | 180 000 |
Synergies avec d’autres solutions climatiques
Les solutions bas carbone se complètent mutuellement :
• Combinaison avec la production d’hydrogène propre
• Intégration aux réseaux d’économie circulaire
• Support aux technologies d’émissions négatives (BECCS)
• Facilitation de la transition des industries lourdes
Cette analyse démontre que le captage et stockage du CO2 n’est pas seulement une option technologique, mais une composante stratégique essentielle de la transition vers la neutralité carbone. Son déploiement rapide et à grande échelle conditionnera largement notre capacité à respecter l’Accord de Paris.
Projets industriels phares : Vers une montée en échelle
Le captage et stockage du CO2 connaît une accélération mondiale, illustrée par des projets emblématiques qui démontrent sa maturité technologique et son potentiel de déploiement à grande échelle.
Le pionnier norvégien : Sleipner
Opérationnel depuis 1996, Sleipner représente le premier projet commercial de stockage de CO2 en mer :
• Capacité annuelle : 1 million de tonnes de CO2
• Profondeur de stockage : 1 000 mètres sous le fond marin
• Volume total stocké : plus de 20 millions de tonnes à ce jour
• Coût d’exploitation : environ 17€ par tonne de CO2
Le succès de Sleipner a permis de valider les solutions bas carbone en conditions réelles et de développer des protocoles de surveillance désormais standardisés.
Boundary Dam : l’innovation nord-américaine
Premier projet mondial de capture postcombustion à l’échelle commerciale sur une centrale électrique au charbon :
• Mise en service : 2014
• Localisation : Saskatchewan, Canada
• Taux de capture : 90 % des émissions
• Performance : plus de 4 millions de tonnes capturées depuis le lancement
Northern Lights : l’ambition européenne
Ce projet norvégien représente la première infrastructure européenne de transport et stockage de CO2 ouverte aux industriels :
• Capacité initiale : 1,5 million de tonnes par an (2024)
• Extension prévue : 5-6 millions de tonnes annuelles (2030)
• Investissement : 2,1 milliards d’euros
• Partenaires : Equinor, Shell, TotalEnergies
Projet | Pays | Capacité annuelle (Mt) | Type de stockage | Investissement (M€) |
---|---|---|---|---|
Sleipner | Norvège | 1,0 | Offshore | 850 |
Boundary Dam | Canada | 1,0 | Terrestre | 1 200 |
Northern Lights | Norvège | 1,5-6,0 | Offshore | 2 100 |
Quest : l’excellence opérationnelle
Situé en Alberta (Canada), Quest démontre l’efficacité du CCS dans le secteur des sables bitumineux :
• 6,8 millions de tonnes stockées depuis 2015
• Performance dépassant les objectifs initiaux de 20 %
• Coût par tonne réduit de 35 % depuis le démarrage
• Technologies de surveillance avancées
Gorgon : l’ampleur australienne
Plus grand projet de stockage de CO2 au monde :
• Capacité théorique : 4 millions de tonnes par an
• Investissement total : 2,5 milliards de dollars
• Profondeur de stockage : 2 300 mètres
• Surveillance environnementale continue par plus de 100 capteurs
Ces projets phares ont permis d’établir des références précieuses en termes de :
• Coûts réels d’exploitation
• Performance des technologies
• Gestion des risques
• Acceptabilité sociale
• Optimisation des processus
Leurs retours d’expérience facilitent désormais le développement de nouveaux projets, avec plus de 30 installations majeures en construction et 150 en phase d’étude avancée à l’échelle mondiale.
Défis et risques : Obstacles techniques et économiques
Le déploiement massif du captage et stockage du CO2 fait face à de nombreux défis qui doivent être surmontés pour atteindre les objectifs climatiques.
Obstacles financiers : un frein majeur
Les coûts actuels restent élevés malgré les progrès technologiques :
• Investissement initial : 500-3000 M€ par installation
• Coût opérationnel : 40-120€ par tonne de CO2
• Consommation énergétique : 15-30 % de l’énergie produite
• Rentabilité dépendante du prix du carbone
Défis techniques persistants
Les principales difficultés techniques comprennent :
• Perte d’efficacité des installations : 7-12 % de rendement
• Dégradation des solvants de capture : remplacement tous les 3-5 ans
• Risques de corrosion des infrastructures
• Complexité du monitoring à long terme
Défi technique | Impact | Solutions potentielles | Coût estimé |
---|---|---|---|
Perte d’efficacité | 10-15 % de surcoût | Nouveaux matériaux, optimisation des procédés | 15-25 €/tonne |
Corrosion | 5-8 % maintenance supplémentaire | Revêtements spéciaux, alliages résistants | 8-12 €/tonne |
Monitoring | 2-4 % des coûts opérationnels | Intelligence artificielle, capteurs nouvelle génération | 3-5 €/tonne |
Enjeux environnementaux et sécuritaires
Les risques environnementaux nécessitent une vigilance constante :
• Fuites potentielles de CO2 : risque estimé à 0,1 % par an
• Impact sur les nappes phréatiques
• Sismicité induite
• Surveillance sur plusieurs siècles
L’Institut français du pétrole énergies nouvelles (IFPEN) souligne que ces solutions bas carbone requièrent des protocoles stricts de surveillance et de maintenance.
Acceptabilité sociale et territoriale
Les projets rencontrent souvent des résistances locales :
• Syndrome NIMBY (Not In My BackYard)
• Craintes sur la sécurité à long terme
• Opposition aux nouvelles infrastructures
• Questions sur la responsabilité juridique
Contraintes réglementaires
Le cadre juridique reste complexe :
• Réglementation fragmentée entre pays
• Responsabilité sur plusieurs générations
• Permis et autorisations multiples
• Standards techniques en évolution
Solutions et perspectives d’amélioration
Des pistes d’optimisation émergent :
• Développement de solvants plus performants (-30 % de coûts)
• Mutualisation des infrastructures de transport
• Création de hubs industriels CCS
• Innovation dans les matériaux et procédés
Selon l’Agence Internationale de l’Énergie, les coûts pourraient diminuer de 25-40 % d’ici 2030 grâce aux économies d’échelle et aux avancées technologiques. Cette réduction est cruciale pour accélérer l’adoption des technologies de capture et stockage du carbone à l’échelle mondiale.
Utilisation du CO2 capté : Une opportunité pour l’économie circulaire
Le captage et stockage du CO2 ouvre la voie à de nouvelles opportunités de valorisation industrielle, transformant un déchet atmosphérique en ressource économique.
Applications industrielles innovantes
La valorisation du CO2 capté s’étend à plusieurs secteurs :
• Production de carburants synthétiques (e-fuels)
• Synthèse de produits chimiques
• Production de matériaux de construction
• Culture en serres et production d’algues
L’utilisation du CO2 comme matière première contribue à l’économie circulaire tout en réduisant l’empreinte carbone globale.
Production de carburants synthétiques
La conversion du CO2 en carburants représente une filière prometteuse :
• Production d’hydrogène par électrolyse
• Synthèse de méthanol et autres hydrocarbures
• Capacité de production : 1-5 tonnes par jour
• Coût actuel : 150-300€ par tonne de carburant
Le projet Norsk e-Fuel en Norvège illustre ce potentiel avec une production prévue de 10 millions de litres par an.
Valorisation dans l’industrie chimique
Le CO2 trouve de nombreuses applications chimiques :
• Synthèse d’urée pour les engrais
• Production de polycarbonates
• Fabrication de méthanol
• Synthèse de polymères biosourcés
Application | Marché potentiel (Mt/an) | Prix de vente (€/t) | Réduction CO2 (Mt/an) |
---|---|---|---|
Carburants synthétiques | 50-100 | 800-1200 | 150-300 |
Polymères | 10-20 | 1500-2500 | 30-60 |
Matériaux construction | 200-400 | 50-150 | 400-800 |
Innovation dans les matériaux de construction
L’incorporation de CO2 dans les matériaux de construction présente des avantages significatifs :
• Réduction de l’empreinte carbone du béton de 30 %
• Amélioration des propriétés mécaniques
• Coût compétitif : 40-80€ par tonne
• Potentiel de stockage : 400 Mt/an d’ici 2050
Applications agricoles et biologiques
Le CO2 enrichit l’agriculture sous serre :
• Augmentation des rendements de 20-40 %
• Optimisation de la photosynthèse
• Culture d’algues pour biocarburants
• Production de protéines alternatives
Aspects économiques et environnementaux
L’utilisation du CO2 génère une double valeur :
• Réduction directe des émissions
• Création de produits à valeur ajoutée
• Développement de nouvelles filières industrielles
• Contribution à l’indépendance énergétique
Selon l’Agence Internationale de l’Énergie, le marché de l’utilisation du CO2 pourrait atteindre 800 millions de tonnes par an d’ici 2030, représentant un chiffre d’affaires de 100 milliards d’euros.
La transition vers une économie circulaire du carbone nécessite :
• Des investissements en R&D
• Des infrastructures de transport adaptées
• Des mécanismes de soutien financier
• Une réglementation favorable
Ces solutions s’inscrivent dans une approche globale de gestion du carbone, où le captage n’est plus seulement une contrainte environnementale mais devient un levier de création de valeur industrielle.
L’avenir du captage et stockage du CO2 : Perspectives d’expansion d’ici 2050
Le captage et stockage du CO2 s’affirme comme une technologie clé pour atteindre la neutralité carbone. Les perspectives de développement d’ici 2050 laissent entrevoir une transformation majeure du paysage industriel et énergétique mondial.
Objectifs de déploiement ambitieux
Les projections de l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) établissent des cibles précises :
• 5,6 gigatonnes de CO2 captées annuellement d’ici 2040
• Capacité totale requise de 7,6 gigatonnes en 2050
• Investissements cumulés de 1 200 milliards de dollars
• Plus de 2 000 installations opérationnelles nécessaires
Évolution des coûts et technologies
Les progrès technologiques devraient réduire significativement les coûts :
• Baisse de 30-50 % des coûts de capture d’ici 2030
• Innovation dans les matériaux et solvants
• Amélioration des rendements énergétiques
• Optimisation des processus de compression
Horizon | Coût moyen (€/tonne) | Capacité globale (Gt/an) | Emplois créés |
---|---|---|---|
2025 | 60-80 | 0,1 | 50 000 |
2030 | 40-60 | 1,6 | 350 000 |
2050 | 25-45 | 7,6 | 1 200 000 |
Cadres politiques et réglementaires émergents
Les initiatives gouvernementales se multiplient :
• Union Européenne : taxonomie verte et fonds d’innovation
• États-Unis : extension de l’Inflation Reduction Act jusqu’en 2050
• Asie : intégration dans les plans climatiques nationaux
• Développement de marchés carbone régionaux
Innovations technologiques attendues
La recherche et développement se concentre sur plusieurs axes :
• Membranes de nouvelle génération (-40 % de coûts)
• Intelligence artificielle pour l’optimisation des processus
• Matériaux absorbants révolutionnaires
• Technologies de surveillance automatisée
Infrastructure et réseaux
Le développement des solutions bas carbone nécessite des infrastructures adaptées :
• Création de hubs industriels CCS
• Réseaux de transport transfrontaliers
• Plateformes de stockage mutualisées
• Systèmes de surveillance intégrés
Impact sur l’économie mondiale
Les retombées économiques prévues sont considérables :
• Création de 1,2 million d’emplois directs d’ici 2050
• Développement de nouvelles filières industrielles
• Valorisation des compétences existantes
• Émergence de leaders technologiques
Défis futurs à surmonter
Plusieurs obstacles devront être résolus :
• Acceptabilité sociale des infrastructures
• Formation des compétences nécessaires
• Coordination internationale
• Financement des projets à grande échelle
Intégration dans l’économie circulaire
Le CO2 capté deviendra une ressource valorisable :
• Production de carburants synthétiques
• Fabrication de matériaux bas carbone
• Synthèse chimique verte
• Agriculture en environnement contrôlé
Cette vision prospective du captage et stockage du CO2 démontre son rôle central dans la transition vers une économie décarbonée. Les investissements massifs et les innovations technologiques attendus permettront d’accélérer son déploiement, contribuant ainsi de manière décisive à l’atteinte des objectifs climatiques mondiaux.
*Réponse vide car il n’y a pas de section 9 dans le plan fourni*
*Réponse vide car il n’y a pas de section 10 dans le plan fourni*
Conclusion
Le captage et stockage du CO2 s’impose comme une technologie cruciale dans la course à la neutralité carbone, avec un potentiel de réduction des émissions globales de 15 % d’ici 2050. Cette solution, combinant innovation technologique et valorisation industrielle du CO2, nécessite des investissements massifs mais offre des perspectives prometteuses pour la décarbonation de l’industrie. L’accélération de son déploiement, soutenue par des cadres réglementaires favorables et des avancées technologiques continues, transformera notre approche de la lutte contre le changement climatique, faisant du CO2 non plus un déchet mais une ressource stratégique pour l’économie de demain.
Principales sources de l’article :
– CO₂ : faut-il capter pour décarboner ? | CNRS Le journal – Cette source détaille les étapes du captage et stockage du CO2, incluant les technologies de captage en postcombustion, précombustion, et oxycombustion, ainsi que les sites de stockage géologique et leur capacité. Elle confirme les informations sur les projets industriels phares et les défis techniques et économiques associés.
– Captage et stockage géologique du CO2 | INERIS – Ce rapport technique de l’INERIS fournit des détails sur le processus de compression et de stockage du CO2, y compris les conditions de température et de pression nécessaires pour atteindre l’état supercritique. Il aborde également les aspects de sécurité et de surveillance du stockage.
– Méthodes qualitatives pour la nouvelle génération d’évaluations d’impact | Gouvernement du Canada – Bien que cette source ne soit pas directement centrée sur le captage et stockage du CO2, elle fournit un contexte méthodologique pour les évaluations d’impact environnemental, ce qui est pertinent pour l’analyse des impacts socio-économiques et environnementaux des projets de CCS mentionnés dans l’article. Elle souligne l’importance de méthodes qualitatives et participatives dans l’évaluation des projets.